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Inepties d'une Agoraphobe
L'histoire d'une névrosée

   Lorsqu'elle eut fait l'amour avec celui qui la considérait déjà comme la femme de sa vie, Tinie fixa le plafond ou bien le vide, en apparence. Son partenaire qui, malgré ses vingt ans, ne semblait pas tout a fait être devenu un homme, dormait à point fermé. Sur son visage, on lisait l'expression d'un enfant comblé. Il se tourna vers Tinie et se blottit tout contre elle, avec un léger sourire à la commissure des lèvres. Tinie ne semblait pas y prêter attention... elle regardait le plafond blanc assombri par la nuit et coloré d'un léger bleu à cause des lumières qui rentraient par la fenêtre. Le vent qui faisait danser les feuilles mortes dehors créait un son apaisant, comme pour rassurer, pour dire que dehors il y avait de la vie. Tinie fixait ses pensées, et écoutait la mélodie du doux violoncelle qui retentissait dans son esprit.

         

   Pourquoi cette atmosphère ? est-ce plus fort que moi ? Le personnage ne devrait-il pas être heureux et endormi dans un sentiment de sécurité et de bonheur total ? Non, une part d'obscurité s'en dégage à chaque fois. Une idée noire n'est donc pas forcément un suicide ou tout ce qui se rapporte au sang. Une idée noire, c'est ce qui peut transformer un tel moment d'amour et de complicité en un instant qui inspire le désespoir et la détresse. Je ne sais encore si ce cancer me rongera jusqu'à la fin de mes jours. je ne sais pas non plus si c'est ce que je souhaite.

   Je n'ai pas fait l'amour, ce soir. Non. Je me suis installée dans mon lit, à la recherche d'un sommeil qui s'est fait attendre. Après m'être tournée, retournée, enroulée sur moi-même et pour finir, m'être allongée simplement sur le dos, j'ai décidé de me relever pour rallumer le PC. Il fallait que j'écrive. J'en avais une flemme monstre mais je ne voulais pas culpabiliser au petit matin. Quoi que je fasse, la nuit donne toujours plus de goût à ce que je fais. Sans doute pour ça que j'écris plus souvent la nuit. Pendant la journée, il y a du monde. C'est comme si je pouvais sentir toute la vie tout autour à des kilomètres à la ronde. La nuit, j'ai l'impression d'être seule parmis d'innombrables vie temporairement en veille même si ce n'est pas le cas. Et la nuit, je sais que rien ne m'est imposé. La lumière éteinte, j'ai le loisir d'imaginer l'endroit où je me trouve... et enfin d'apprécier.

   La déco de ce joueb me barbe déjà... j'adore le bleu et il a fallu que je mette du rouge.

   J'ai eu beau changer, arrêté d'être aussi conne, acquérir une certaine sagesse, je ne sais pourquoi... ce côté là n'a pas changé, il a même pris beaucoup plus d'ampleur. Sans doute quelque chose d'indécrotable qui par conséquence ferait partie de ma personnalité. C'est joli de sourire, je souris de plus en plus souvent. Ça ne coûte rien et ça ne peut que faire du bien, mais ces petits démons noirs courent toujours sur mon épaule et volent au dessus de ma tête. Ma mère avait peut-être raison, à l'époque. Elle qui me faisait passer pour une névrosée aux yeux des gens alors que n'étais encore qu'une adolescente. Je pense encore que c'est pour qu'on lui donne une énième raison de se plaindre mais même si elle n'y avait probablement pas pensé, il y avait p'têtre du vrai finalement. Mais des fois, cela reste agréable. Sauf ces moments insupportables où le cerveau déconne et l'on voudrait taper dessus pour que tout marche, comme on tape sur la télécommande quand celle-ci s'avère être capricieuse.

   Tinie n'est pas comme moi. Tandis que certains vivent comme s'ils volaient tels des bulles de savon, elle est coincée en bas. Mais contrairement à moi, au lieu de désespérer de s'en sortir, elle éssaie de nager tout de même dans cet océan noir comme de l'encre dans lequel on se trouve, nous deux et tout un tas de gens. Le prix à payer pour y rester c'est que l'esprit s'imbibe d'encre et la tout semble gris, même si la vie est aussi rose qu'un bonbon à la fraise.

   Au fond... il n'y a encore que mon corps qui montre que je suis une femme. Car telle une fillette, je me noie dans des idées, des rêves et des convictions beaucoup trop nombreuses pour être distinctes. Si j'ai souvent l'impression de penser comme une grand-mère, il y a quelques rares périodes où je me dis que j'ai peut-être grandi trop vite.

   Voilà, je l'ai écrit mon article, je peux aller dormir maintenant. Bonne nuit.

Ecrit par Pitseleh, le Dimanche 3 Septembre 2006, 01:45 dans la rubrique "Miettes de Pain".


Commentaires :

  MangakaDine
MangakaDine
03-09-06
à 02:00

Alors c'est cela, ta façon à toi de te lobotomiser le cerveau...

Je préférais avant, ta mise en page grise et bleue. Même si je trouve l'image de fond actuelle très jolie.
Tes textes sonnent très gris et bleu, dû à un soupçon de regret et de nostalgie, plus que le rouge de la rancoeur et la colère, en tous cas. M'enfin, c'est une impression comme une autre.

Et même si ça gamberge à l'intérieur, je te souhaite de faire de doux rêves, Pitseleh!

  Pitseleh
Pitseleh
03-09-06
à 02:14

Re:

C'est vrai que la mise en page est jolie, mais c'est encore plus vrai qu'elle ne colle pas du tout. Actuellement, mon cerveau déconne un peu, il est défectueux tu sais... on a dû m'en filer un d'occasion. C'est périodique mais des fois ça gamberge, comme tu dis. Même trop et tant que ç'en est pénible.

Merci, fais de beaux rêves, toi aussi.


  Songe
Songe
03-09-06
à 10:07

Bonjour,

J'espère que tu auras agréablement dormi entretemps et que c'est une journée agréable et reposée qui t'attend.

Je crois que cette phase de doute et de déséquilibre est nécessaire, elle témoigne de la mûe de tes pensées vers une maturité progressive. Lors de mes études de philosophie on parlait régulièrement du doute : chaque philosophe doit à un moment donné s'interroger sur tout ce qu'il pense établi et le remettre en cause; il doit pousser cet exercice jusqu'à douter de sa propre existence et de celle du monde autour. C'est seulement après avoir fait le vide dans toutes ses certitudes, doutant même de sa propre existence et de celle du monde, qu'il a un recul réel sur la vie, les choses qui l'entourent.

Mais comme je ne voudrais pas t'ennuyer avec de longues digressions philosophiques, je te dis simplement que j'ai connu de véritables névrosés et que les lire me donnait une impression bien plus inquiétante que de te lire :)

Mais si tu souhaites en discuter davantage je suis tout dispo :)

Bonne journée !

Songe





 

  Pitseleh
Pitseleh
03-09-06
à 11:23

Re:

Merci d'être toujours dans le coin pour me lire :)

Si être névrosé ne se limite qu'à penser à la mort... bon je m'exprime mal parce que j'avoue y penser très souvent mais ce n'est pas une affaire de soufrance et de sang mais plutôt une affaire de disparition vers un ailleurs, laissant un corps encore beau inerte.
Ça m'arrive des fois de tout remettre en cause et surtout de penser à la fameuse question "Pourquooi moi dans ce corps ? Ai-je quelquechose de spécial pour être l'héroïne de cette histoire ?" et je me dis plus tard que nous sommes tous des héros, ou des anti-héros mais nous sommes touts des personnages principaux comme des personnages secondaires et égalements des figurants.

La philosophie m'a toujours intéressé... c'est toujours bon de se poser des questions bien qu'il faille vivre avant tout.


  Songe
Songe
03-09-06
à 12:30

Re: Re:

Tout le plaisir est pour moi ;)

En fait ce que je vois comme une névrose est quelque chose de très symptomatique, un caractère lunatique qui enchaîne aux périodes d'hystérie celles de dépression, avec une sorte de tourmente perpétuelle et inassouvissable. C'est quelque chose de très auto-destructeur et destructeur pour les autres autour ...

J'aime bien ta vision des héros et j'ai toujours été persuadé que si je voulais une histoire et un rôle exceptionnels, il m'appartenait de les écrire jour après jour : on est ce que l'on souhaite devenir. Seulement il n'est pas toujourds facile de faire changer le plomb qui m'entoure en or, pour ça j'ai besoin de gens qui partagent ce sentiment d'exceptionnalité de leur vie; ils sont bien rares hélas ... mais je m'en soucie peu et j'essaye d'obéir à des valeurs qui rendent la vie extraordinaire et pas seulement banale. Et ça marche plutôt bien après des années d'errance, de solitude ou d'incertitude :)

Quitter son corps c'est un peu comme ce fantasme de voler : 'est se sentir libérer de toutes ces entraves que notre identité sociale accumule. J'ai eu un jourun bref apperçu de ce qu'on ressentait en plaquant tout et en coupant tous les ponts, on se sent si infime et transparent dans ce monde où tout est relié et rangé à sa place ...

Il faudrait que j'organise un post-philo à l'occasion :)

Mais je préfère éviter les dérives intellectuelles qui me lassent, je préfère l'expression concrète de la vie, ses anecdotes ... j'avais déjà proposé à plusieurs de mes contacts jouebeurs un petit exercice de gymnastique mentale pour appréhender la philo sous un aspect plus concret; c'était amusant et intéressant.

Erf, je suis très bavard quand je commente :s



 

  passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
03-09-06
à 13:20

Juste un petit commentaire après avoir lu, et apprécié. Alors je vais faire dans l'original et m'attacher d'abord qu'au texte, surtout l'histoire de Tinie. A vrai dire j'ai trouvé ça beau cette espèce de malaise qui règne pendant ce censé joli moment d'affection. Et puis, l'écriture, wow...vraiment.

Quand à toi, j'espère que ce noir qui rôde au fond de tes yeux partira vite fait...


  Anonyme
14-10-10
à 01:31

Réveille-toi, fillette...

Richard III