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--> J'ai mis des fleurs, des fleurs c'est gai...
Je ne sais pas trop quoi dire. D'habitude, lorsque je prévois d'écrire un article je le répète dans ma tête pendant quelques minutes et je me dis "Tiens je vais écrire là-dessus !". En revanche, cette fois-ci c'est l'article qui est incontournable et qui doit se montrer à la hauteur, et voilà que les mots me manquent. Dans ce cas... autant commencer par le commencement. J'adore les petits rongeurs, c'est mignon et pas trop encombrants. En mars 2004 on m'avait refilé deux gerbilles (deux frères) et en septembre on me proposa deux souris. Une certaine Chips avait eu deux femelles et deux mâles avant de mourrir prématurément. J'ai pris les deux sœur dont les noms définitifs ont été choisis par le suite. Scratch qui s'accrochait très bien au doigt même lorsqu'on secouait la main, et Tite Pâte qui n'était pas très sportive et qui de ce fait se portait plutôt bien.Scratch ne vivait que pour s'évader et courant 2005, c'est ce qu'elle parvint à faire. Passant à travers les barreaux d'une cage, les sœurs logeaient dans une cuvette au dessus de laquelle était disposée une petite grille qui finit par être rongée. Les deux souris se sont fait la malle et Scratch disparut dans les murs... elle cessa de se faire entendre durant l'été de l'année dernière. Tite Pâte, devenue ventripotante, put loger dans une grande cage jusqu'à la fin de ses jours. Petite préférée de la famille des rongeurs, elle avait souvent l'occasion de se balader sur des mains ou des épaules. Son poil blanc tâché de noir était doux comme du coton. C'était ma vache de poche... Samedi dernier alors que je venais de rentrer, je passe voir la petite famille et voilà quelque chose d'inhabituel. La cadette était couchée sur son nid et pas dedans. pas de doute, quelque chose cloche. Je la vois tentant désespérément de se mouvoir, prenant de grandes respirations pourtant difficiles. Je fuis cette scène dramatique pour me éssayer de réaliser les fait : "La mort va revenir chez moi, aujourd'hui. Pourquoi ne pas lui préparer un p'tit café au cas où elle voudrait rester ?". Plus que lâche, je retourne voir la victime en croyant que le travail était fini. Non, elle rampait encore jusqu'à la nourriture. Impossible de manger cependant, c'est pas faute d'avoir éssayé de lui tendre quelque chose à se mettre sous le croc. Elle prit une grande inspiration et rendit le seul le vrai dernier souffle. On en entend parler souvent du "dernier souffle" mais je ne savais pas qu'il était aussi grand, comme pour conclure sur tous les soupirs que l'on a fait dans la vie.
On dira, bien entendu que "c'est qu'une souris" mais déjà c'était plus que ça. De plus, le problème ne se centrait pas sur ça. La mort c'est quelque chose qui frappe d'un seul coup et on a toute la vie pour s'en remettre. Il faut juste prendre son temps. ce qui m'a serré le cœur, plus qu'autre chose, c'est l'agonie. Toute l'impuissance que l'on éprouve dans un moment pareil... et lorsque la mort ne vient pas pour la première fois, elle a la sale manie de rappeller toutes les fois précédentes où elle est passée rendre une visite de courtoisie. C'est comme une cassette qui se met en route pour nous achever. Mais ayant un peu de retard, ces souvenirs me sont venus ce soir. Elsa, ma chienne qui est morte quand j'avais treize ans et qui a mis tant de jours sans manger, à maigrir, et rester couchée jusqu'à ce que je la mette près du feu et qu'elle s'éteigne peu de temps après. Je revis les joues de ma grand-mère qui se creusaient de jours en jours, elle qui souffrait d'un caillot de sang dans le cerveau et qui voyait des fleurs sur un plafond blanc et qui, en plus , trouvait ça joli... L'amie de ma mère souffrant d'un cancer et puis un beau jour on a appellé et "Ah on vous a pas dit ? Elle est morte le mois dernier". Je n'avais pas eu la force de faire un mini-enterrement alors j'ai attendu mais ce soir j'ai voulu m'y mettre. A minuit je me suis dit "Non quand même pas maintenant..." mais depuis le temps qu'on dit pour rigoler où pour critiquer que je suis siphonée, il est temps que je fasse un petit geste histoire de dire que "Oui ! Je suis tout à fait d'accord !" alors je suis allée me rhabiller en portant du noir, mis des petites lunnette de soleil rondes et une étole beige. Je saisis la boïte d'allumettes dans laquelle se trouvait le tout petit corps, et je pris une petite pelle pour faire le jardinage. Je me rendis vers un petit carré d'herbe et le bête fut enterrée... un peu en tout cas, je terminerai demain puisque je ne voyais pas grand chose mais je voulais faire ça la nuit pour obtenir le silence. Je me suis levée puis dirigée vers la porte en éspérant que personne ne m'aie vue. En me mettant à la place des autres j'aurais vu une malade glauque et j'aurai appellé les flics ^^
Juste avant d'ouvrir la porte, j'ai jeté un œil dans le ciel. je ne sais pas si c'était l'heure ou quoi mais je ne me rappellais pas qu'il y avait autant d'étoiles dans le coin. des petites, des grosses, des espacées, des rapprochées... telles des diamants sur une nappe de velour bleu. Peut-être parce que c'était un moment particulier... toujours est-il qu'un unique mot put sortir de ma bouche à ce moment là : "Magnifique". Ecrit par Pitseleh, le Mercredi 30 Août 2006, 01:29 dans la rubrique "Actualités".
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